Christian Lacroix a imaginé le parcours de l’exposition comme une déambulation poétique. Les 150 costumes flottant comme en apesanteur
Dans une ambiance poétique, l’exposition est ponctuée par des mannequins stylisés en costumes traditionnels et par des coffres de mariage contenant les accessoires du traditionnel trousseau de la mariée. Ces coffres, que le visiteur découvre comme un trésor précieux, ont été dessinés par Christian Lacroix pour l’occasion
Débutant par la présentation d’une émouvante robe de fillette du 13 e siècle retrouvée lors de fouilles archéologiques au Liban l’exposition s’achève par 5 robes blanches brodées de couleurs clins d’œil à la robe de mariée qui clôt le défilé de Haute Couture.
Tissus brodés, manteaux, voiles, coiffes, bijoux et accessoires forment une panoplie de formes et de couleurs chatoyantes. Réussite d’un point de vue esthétique, l’exposition est aussi instructive on y apprends notamment que les femmes de Bethléem portaient une coiffe conique
sous un voile blanc qu’on dit être l’ancêtre du hennin « souvenir » rapporté par les croisés, que le rouge reste la couleur de prédilection des femmes. que les motifs de triangle et de losange protègent du mauvais œil….
Mention spéciale à la robe Khalaqa, gigantesque robe qui a rendu perplexe plus d’un voyageur elle mesure jusqu'à 3,5 mètres de haut ! Un petit film en noir et blanc tourné au début du XXe siècle montre une bédouine jordanienne qui d’un air espiègle - et en 80 secondes - s'empare de la pièce, la retrousse pour doubler la jupe puis ramène ses interminables manches sur la tête pour les fixer à l'aide d'un bandeau.
Une longue vitrine présente ce que les bédouines mariées portaient pour protéger leur visage du sable et de la possière du désert. Plus parures que voiles ces ornements sur lesquelles elles cousaient toute leur richesse : pièces d’or et d’argent, perles d’ambre, de cornaline ou d’agate, coquillages marins, se transmettaient de mères en filles pendant des générations.
L’art de la broderie avait été abandonné, mais grâce au soutien des associations humanitaires, les femmes palestiniennes brodent à nouveau, pour survivre et sortir de la misère.
Cet écrin de splendeur n’est pas seulement un plaisir pour les yeux ; il délivre aussi un message de liberté. En ce début du 21 siècle, les femmes délaissent leur magnifique costume traditionnel aux broderies d’une incroyable fraîcheur
et aux coupes originales pour enfiler des tenues informes, sobres et sombres s’inspirant d’une mode vestimentaire venue d’ailleurs. Or ni le noir ni le voile ne sont une tradition ancestrale
L’Orient des femmes © musée du quai Branly, photo Gautier Deblonde
Coiffe de femme palestinienne, chatwé © musée du quai Branly, photo Patrick Gries
Voile de visage de Bédouine, burqa '© musée du quai Branly, photo Thierry Ollivier, Michel Urtado
Manteau de fête, mdarrabiyé (détail) © musée du quai Branly, photo Grégoire Alexandre
Coiffe de femme palestinienne, chatwé © musée du quai Branly, photo Patrick Gries
Voile de visage de Bédouine, burqa '© musée du quai Branly, photo Thierry Ollivier, Michel Urtado
Manteau de fête, mdarrabiyé (détail) © musée du quai Branly, photo Grégoire Alexandre
L’Orient des femmes vu par Christian Lacroix - jusqu’au 15 mai 2011
musée du quai Branly - 37, quai Branly - 75007Paris
Tél : 01 56 61 70 00
Tél : 01 56 61 70 00
Info Amélie Textiles Puces de Vanves
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