Elle présente plus de 300 objets issus de la vie quotidienne, du monde de l’art ou de la science figurant le corps et constituant le puzzle de notre vision du corps
Elle mobilise des savoirs populaires, des objets d’art ancien et contemporain.
Elle renouvelle notre regard sur le cœur, le foie, la main, les pieds, l’œil, le nez, la bouche, le cerveau, la tête…
Elle utilise une farandole d’expressions populaires et de dictons savoureux :
Le corps est plus vite paré que l’âme, Avoir un cœur d’artichaut / Avoir un cœur de crème fraîche, Si mon cœur est étroit, à quoi me sert que le monde soit si vaste ? Cœur qui soupire n’a pas ce qu’il désire, Avoir quelqu’un dans la peau, Être bête comme ses pieds, Avoir les dents longues, Se rincer l’œil, Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir, La femme sans boucle d’oreille semble un âne sans muselière, Avoir la peur au ventre,Ventre plein danse mieux que robe neuve, Quand la faim croît, l’orgueil décroît.La beauté est à fleur de peau, mais la laideur va jusqu’à l’os, Se prendre la tête, Être de mauvais poil, La femme paresseuse trouve sa tresse trop lourde, Fille en cheveux vient si tu veux…….
Chaque communauté, chaque pays a ses propres symboles et son propre langage pour décrire le corps qui devient ainsi un support d’expression. Il révèle toute la richesse, l’originalité, la diversité et la longévité des savoirs populaires et de leur relations avec les domaines normalement réservés à la culture savante.
En Europe, le cœur est certainement un des organes qui attire le plus les métaphores. Par son mouvement il symbolise la vie dans sa fragilité. Il est aussi considéré comme le siège des sentiments et en priorité de l’amour.
Ainsi objets du cœur et du sang parlent-ils le même langage : lignage, procréation, ardeur, douleur, endurance.La main rapproche ou éloigne. Tous les contacts ne lui sont pas permis ni dans la sphère du social ni dans celle du religieux.
Peut-on juger les hommes à leurs pieds ?
Si le chaussant parle toujours de la condition sociale du chaussé, pied, cheville et cuisse parlent à loisir d’érotisme et de sexualité...
Percer le lobe de l’oreille n’est pas seulement qu’un choix de parure mais aussi un acte prophylactique destiné par exemple à préparer la fillette à sa vie de femme ou bien à stimuler la vue des marins qui scellaient avec une boucle leurs fiançailles avec la mer.
L’existence pèse poliment sur le dos, familièrement sur le cul. Inaccessible à sa propre vue le dos est la cible de tous les dangers. Il refuse à autrui toute considération, dès lors qu’il se détourne avec dédain. Encore plus que le dos, le cul affiche un mépris des conventions.
Par un effet contraire, les fesses sont le lieu où se posent la chance, la richesse et la jouissance pour qui sait prendre la vie du bon côté.
Placé au centre du corps, le ventre accueille plusieurs organes et permet la transformation des énergies vitales. S’y côtoient les organes les plus nobles et les fonctions les plus basses mais toutes sont indispensables. La culture populaire s’amuse à le rappeler, incitant à la modestie et à la tempérance.
De l’extérieur le ventre est délimité par la taille, elle-même souvent soulignée par une ceinture ou un corselet qui maintient à son tour les organes internes et contient les désirs de Dame Nature.
De même les seins, à la fois érotiques et nourriciers sont soustraits ou offerts au regard. Modèle de tous les plaisirs, le sein se jauge à la main et devient la mesure de la coupe à champagne.
Contrairement aux chairs, les os résistent aux attaques du temps. Les cultures populaires et savantes y ont vu un sens moral symbolisant la vanité humaine.
En outre, la culture populaire perçoit cette « charpente » comme la racine de l’énergie. Partagé entre ces deux extrêmes le crâne sème la terreur et provoque le sourire.
Poils et cheveux marquent les étapes de la vie et parlent d’une animalité à dresser. Ils sont partout l’objet de soins particuliers. Ils attirent et dérangent, s’exhibent ou se cachent, parlent de force, de séduction et de pudeur.
Tous les objets qu’ils nous soient familiers ou étrangers, nous parlent, nous font sourire, nous émeuvent.
À voir avant le 25 septembre
Espace Fondation EDF
6, rue Récamier 75007 Paris
Espace Fondation EDF
6, rue Récamier 75007 Paris
Entrée libre tous les jours de 12 h à 19 h sauf les lundis et jours fériés.
http://fondation.edf.com/edf-fr-accueil/edf-fondation-151001.html
http://fondation.edf.com/edf-fr-accueil/edf-fondation-151001.html
Valise "Hero", 2009 - Samsonite Black Label by Alexander MacQueen
© DR
Amulette "mano in fica" Sicile, Italie, XIXe siècle Corail, turquoise, cuivre Coll. MuCEM, Paris/Marseille, dépôt du Musée de l'Homme
© MuCEM, cliché Christophe Fouin
Bottes pour la chasse aux canards France Coll. MuCEM Paris - Marseille
© MuCEM, cliché Christophe Fouin
Lithographie coloriée : Pantin n°2 [donnant la fessée] Wissembourg (Bas-Rhin), avant 1869 Papier Coll. MuCEM, Paris/Marseille
© Christophe Fouin
Marionnette à tringle France, Fin du XIXe siècle Bois, verre, métal Coll. MuCEM, Paris/Marseille
© Christophe Fouin
© DR
Amulette "mano in fica" Sicile, Italie, XIXe siècle Corail, turquoise, cuivre Coll. MuCEM, Paris/Marseille, dépôt du Musée de l'Homme
© MuCEM, cliché Christophe Fouin
Bottes pour la chasse aux canards France Coll. MuCEM Paris - Marseille
© MuCEM, cliché Christophe Fouin
Lithographie coloriée : Pantin n°2 [donnant la fessée] Wissembourg (Bas-Rhin), avant 1869 Papier Coll. MuCEM, Paris/Marseille
© Christophe Fouin
Marionnette à tringle France, Fin du XIXe siècle Bois, verre, métal Coll. MuCEM, Paris/Marseille
© Christophe Fouin
Par Amélie Textiles Puces de Vanves .
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