samedi 17 juillet 2010

" LA CLARINETTE BASSE,C'EST MA MAISON "

Les arènes de Montmartre (18e) accueillent la crème de la planète jazz, du 20 au 25 juillet. Interview de Thomas Savy, clarinettiste basse, invité du festival les Arènes du jazz le 23 juillet.

L'été jazz se joue aussi aux arènes de Montmartre (18e). Au Parc floral, Paris jazz festival , et sur la célèbre butte, les Arènes du jazz , deux festivals soutenus par la Ville de Paris. Niché près du Sacré Coeur, l'amphithéâtre de 400 places accueille les concerts jazzy les plus intimistes de l'été parisien : les six soirées sont l'occasion idéale de savourer l'immense Martial Solal en piano solo (le 21 juillet), l'Américaine Norma Winstone, pionnière de l'improvisation vocale (le 22 juillet) ou encore un quartet de rêve (Michel Portal, Louis Sclavis, Daniel Humair et Jean Paul Celea) en clôture, le 25 juillet. Et une étoile montante, le clarinettiste basse Thomas Savy, nominé aux Victoires du jazz 2010, et à écouter le 23 juillet. Son deuxième album ("French suite", Plus Loin Music, 2010), enregistré à New York, a été salué par la critique. A 37 ans, cet habitué des big-bands tente avec bonheur l'aventure du trio pour créer des sons pleins d'énergie, nourris au meilleur be-bop. Interview.

Comment se prépare-t-on aux Arènes du jazz ?

Cela se joue d'abord dans la tête, comme pour toutes les échéances importantes. J'ai appris de mes professeurs qu'il ne fallait jamais prendre un concert à la légère. Pour moi, la préparation a commencé depuis trois semaines (Ndlr : cette interview a été réalisée le 7 juillet). Je fais des sons très lents, des gammes, et je joue des morceaux de suites de violoncelle basse de Bach à la clarinette basse.

Vous venez de la musique classique et de la musique contemporaine, et vous jouez du jazz. Comment conciliez-vous toutes ces influences ?

En tant que clarinettiste, j'ai d'abord pratiqué la clarinette classique, notamment pour des oeuvres d'Igor Stravinski. C'est l'un des compositeurs qui a le plus écrit pour cet instrument au 20e siècle. Puis, j'ai appris à improviser. Il y a aussi de l'improvisation en musique contemporaine. En France, de nombreux artistes pratiquent des musiques improvisées. Je pense à Louis Sclavis ou à Michel Portal, une génération venue du free, qui a appris le jazz, mais a voulu s'en démarquer pour faire de la musique improvisée, avec des influences européennes.

Où sont les frontières ?

La musique reste la musique. On respecte les mêmes compétences universelles, de sons, d'articulations, de rythme, que l'on joue du Bach ou du Coltrane. D'ailleurs, beaucoup de musiciens jazz américains ne disent pas qu'ils jouent du jazz, mais simplement de la musique.

Comment définissez-vous votre style ?

J'ai beaucoup utilisé les saxophones, mais cela n'était pas moi. C'était comme un outil d'apprentissage. Depuis 2003-2004, j'ai concentré tous mes efforts sur la clarinette basse. C'est ma maison ! J'ai joué du jazz traditionnel, du free, de l'électro, du classique. J'aime aussi quand cela swingue, mais pas seulement. Il faut mélanger les influences les plus diverses. J'ai aussi fait un peu de scène rock, avec une guitare basse électrique. C'est grisant, un vrai bonheur ! Un journaliste m'a décrit comme "inclassable". Ca me va ! (Rires). J'adore aussi les Beatles, Blur et Radiohead.

Ecouter quelques titres de Thomas Savy

Thomas Savy trio, avec Scott Colley et Bill Stewart, concert aux Arènes du jazz le 23 juillet, 21h.

Le Festival en pratique

Les Arènes du jazz (manifestation organisée par Paris-Ateliers / Théâtre, Musique et Danse dans la Ville, en partenariat avec le festival Paris quartier d’été).

Du mardi 20 juillet au dimanche 25 juillet, concerts à 21h.

Aux Arènes de Montmartre (18e)

Tickets : 16/22 euros

Réserver une place et programme complet du festival

Info Mairie de Paris

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